Avertissement : ce blog est à vocation culturelle, écrit au fil des jours, et la tourneuses des épinettes contient aussi des images de nudité ( jamais de pornographie). Avant de poursuivre, en cas de questionnement sur le sens, on peut se reporter à « Pages » sur ce site.
C’est un beau film, et on aime les héroïnes, comme aime toujours un peu les films en costume. Ici, le Révolution française est montrée ( jusqu’en 93) avec la volonté de mener le récit depuis le côté des femmes, et du » petit peuple ». Les femmes de la Rue.
Le dialogue utilise un nombre impressionnant de documents, tout semble » vrai » et cependant tout est d’un bout à l’autre comme reconstruit par un usage fort( presque trop fort?) des symboles : on démonte les pierres de la Bastille ( moment hélas très carton-pâte) et voici que la Lumière enfin atteint les rues voisines où le Peuple croupissait bien malgré lui dans la pénombre: symbole, les Lumières ( celles tant vantées du 18ème, voir votre Lagarde et Michard!) triomphent.
Voir aussi le très exceptionnel « 14 juillet » évoqué par notre aimable » Tourneuse » Autre moment : deux députés de la Constituante vont rencontrer le roi pour obtenir une signature majeure. Ils entrent au palais, le roi est seul, dans une grande pénombre, éclairé de deux ou trois bougies. On se souvient des réformes demandées par Necker, viré trois jours avant la prise de la Bastille et qui voulait des » économies de bouts de chandelle » , c’est à dire qu’on arrête de changer chaque soir les milliers de chandelles qui éclairent Versailles a giorno . Symbole, solitude du pouvoir, obscurité de la monarchie contre lumière émergeante du peuple, etc .
Les séances de l’Assemblée paraissent incroyablement propres sur elles , mesurées comme des séances de pose au couvent des oiseaux pour jeunes filles sages que le regard jamais ne parviendrait à dénuder .
On a en mémoire d’autres vociférations, écourtées par…la guillotine.
Pas de quoi rivaliser avec la » corvée de bois » ou – je préfère- une ancienne balade en forêt ( je continue à m’exposer moi aussi, à la sortie du théâtre, pas de raison ! )
Bref, on peut voir, mais en sachant que ce n’est PAS une leçon d’histoire, mais une version très personnelle, attachante et « possible ».
François-louis Toffin
A reblogué ceci sur La Tourneuse des Épinetteset a ajouté:
version complétée par la promesse non pas de l’aube, mais de l’exposition , également, du nu masculin !
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